"La mort du lieutenant Péguy", par J.P. Rioux

Le 27/01/2014

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L'historien et membre de l'Amitié Charles Péguy Jean-Pierre Rioux a fait paraître il y a quelques jours un livre intitulé "La mort du lieutenant Péguy" (Editions Tallandier). Cet ouvrage, publié en ce début d'année du centenaire de la mort de Péguy, retrace avec une très grande précision et beaucoup de sensibilité, les derniers jours du fondateur des Cahiers de la Quinzaine jusqu'à sa mort le 5 septembre 1914.  Nous publierons ici prochainement un compte-rendu de lecture de ce livre. Dans l’immédiat, voici une présentation par l'éditeur.







Présentation par l'éditeur



« "Tirez, tirez, Nom de Dieu !" crie le lieutenant Charles Péguy à ses hommes cloués dans les betteraves par le terrible feu allemand : une balle en plein front le fait taire, devant Villeroy, le 5 septembre 1914, à la veille du "miracle" de la Marne.

Jean-Pierre Rioux revient sur le mobilisé en uniforme qui fait ses adieux aux siens et à ses amis du 2 au 4 août dans Paris pavoisé. Il détaille ses cinq semaines au front, de Lorraine en « pays de France », face à l’invasion et dans les premiers massacres. Il suit à la trace le poète en pantalon rouge, le réserviste de quarante ans qui a voulu rester d’active, le patriote et le chrétien qui pressent la barbarie qui menace l’Europe. Au fil des pages, on découvre un Péguy inconnu, teigneux, atypique, parti vaillant et apaisé et qui est tombé, il le disait en partant, en "soldat de la République, pour le désarmement général, pour la dernière des guerres".

Écrite d’une plume alerte et sûre, cette biographie, puisée aux meilleures sources, restitue un portrait tout en sensibilité d’un Péguy inclassable. »





Présentation par l'auteur 



« Le lieutenant Péguy a été un "tué à l’ennemi" comme tant d’autres, dira sa fiche individuelle. Mort réglementaire donc, mort exemplaire d’officier, mort par devoir patriotique. Mort impromptue aussi, à une heure où les certitudes des chefs sont ébranlées et où les civils en uniforme découvrent une guerre qu’ils n’attendaient pas. Mort sans Ourcq à l’horizon, ni espoir de victoire. Mais mort au premier combat à découvert, face un ennemi enfin visible ; mort à l’ancienne, à la loyale et pour l’honneur, telle que Péguy l’a toujours envisagée. Restera à rendre cette mort plus que sacrificielle : héroïque et même sainte. Dès sa première recension du drame, le 26 décembre, Victor Boudon a donné le ton. "Il se dresse, dit-il, comme un défi à la mitraille, semblant appeler cette mort qu’il glorifiait dans ses vers. Au même instant une balle meurtrière fracasse la tête de ce héros, brise ce front généreux et noble. Il est tombé sans un cri, ayant eu dans le recul des barbares, l’ultime vision de la victoire proche." »


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